Adorateur du diable, il grave des pentacles sur les murs et ordonne à ses victimes de se tourner vers Satan. Des détails comme ceux-ci, le documentaire en regorge grâce à un excellent travail d’investigation, des images d’archives et des extraits de journaux télévisés. La série plonge les téléspectateurs dans la face cachée de Los Angeles, ville schizophrène, qui abrite aussi bien le glamour que l’horreur. Composé de 4 chapitres, Le Traqueur de la nuit retrace toute l’affaire racontée, entre autres, par les inspecteurs Frank Salerno et Gil Carrillo de la brigade criminelle. Si le point de vue des deux hommes constitue le fil rouge des épisodes, d’autres témoignages passionnants viennent étoffer les faits.
Des journalistes se remémorent le traitement médiatique de l’époque, tandis que des survivants partagent leurs souvenirs et leurs traumatismes. Réalisé par Tiller Russell, le programme dresse le portrait de Richard Ramirez sans ne jamais le montrer durant les 3 premiers épisodes. Pourtant, les confessions de ses victimes et sa voix, enregistrée sur des cassettes, suffisent à imposer sa présence et un sentiment de terreur. “On n’a jamais rencontré une telle personne dans l’histoire du crime“, certifie Gil Carrillo.
Le montage rythmé et électrique transforme le documentaire en un véritable thriller qui se dévore en un clin d’œil. Toujours en quête d’une immersion totale, certaines séquences recréent les scènes de crime en effets numériques. Le réalisme est bluffant, quitte à créer un effet de malaise. Très sombre, la série tombe parfois dans le sensationnalisme. Un traitement plus humain, notamment à l’égard des victimes, aurait pu offrir plus d’épaisseur à l’enquête, à l’instar de l’excellent The Keepers. Le Traqueur de la nuit n’en reste pas moins un document complet et intéressant pour les curieux et les amateurs du genre.